Documenter les identités avec Yannis Guibinga

Le style de photographie de Yannis Guibinga est net et saisissant, imprégné d'une chaleur innée qui traverse l'ensemble de son travail. Avec son attention unique pour la couleur, la composition et la lumière, Yannis Guibinga documente les thèmes de l'identité africaine, de l'héritage et de la tradition, ainsi que les effets de l'impérialisme occidental.

Nous l'avons rencontré et discuté de son approche de la photographie de portrait, des artistes qui influencent sa pratique et de sa nouvelle série "Pigments".

Comment décririez-vous votre style et votre travail ?

Je me décrirais comme un photographe de portrait dont la photographie de portrait se concentre sur l'exploration des questions d'identité et de culture sur le continent africain et sa diaspora.

Quel message souhaitez-vous transmettre avec votre photographie ?

Je souhaite transmettre un message de fierté, de force et d'autodétermination pour les Africains à travers le monde. Je veux montrer que nous sommes des individus fiers, complexes et nuancés à travers mes portraits et démontrer que l'expérience africaine est aussi diverse que n'importe quelle autre.

Comment votre pratique a-t-elle évolué depuis vos débuts ?

Au début, ma pratique était très générale et je photographiais tout ce qui m'inspirait. Mais avec le temps, elle s'est de plus en plus concentrée sur le portrait, en explorant et mettant particulièrement l'accent sur le type de portrait qui explore et met en évidence la diversité et la complexité des identités sur le continent africain.

Parlez-nous de votre nouvelle série "Pigments"

"Pigments" est né de mon intérêt pour l'art de la peinture corporelle traditionnelle qui existe à travers le continent depuis des siècles maintenant. J'ai été spécifiquement inspiré par la peinture corporelle des tribus de la vallée de l'Omo en Éthiopie, qui utilisent des pigments naturels de la terre, ainsi que des fleurs et des plantes, pour créer de l'art vraiment beau et éphémère. Je voulais rendre hommage à cette forme d'art en adoptant une approche plus contemporaine de leur processus de peinture corporelle. La maquilleuse avec laquelle j'ai collaboré, Amal Afoussi, a utilisé des pigments plus "futuristes" et artificiels avec des couleurs vives et néon afin d'avoir une approche plus contemporaine et moderne de la peinture corporelle.

Quelles sont vos principales influences ? Ces dernières ont-elles changé au fil des années ?

Beaucoup de mes influences les plus importantes sont des artistes qui ont été capables de se concentrer sur une pratique ou un processus artistique très spécifique, tout en étant capables de grandir et de montrer une diversité dans cette limitation. Lina Iris Viktor et Filip Custic, par exemple, sont deux artistes qui, selon moi, ont réussi à créer un univers diversifié et complexe tout en se limitant en termes de langage visuel qu'ils utilisent.

Quand avez-vous réalisé que vous vouliez devenir artiste ?

Quand j'ai réalisé qu'il était possible de gagner sa vie en tant qu'artiste selon ses propres termes.

Quels sont les artistes de Rise Art dont vous appréciez le travail en ce moment ?

J'aime Jenny Boot et Peter Horvath. Pour le travail de Peter Horvath en particulier, j'aime la façon dont ses œuvres sont colorées et reconnaissables tout en restant uniques.

Travaillez-vous actuellement sur de nouveaux projets passionnants ?

Je travaille actuellement sur de nouvelles séries qui vont dans la direction d'œuvres comme "Pigments" ou "The Darkest Colour", axées davantage sur les Beaux-Arts et créant des conversations à travers les images.