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Kit Boyd : l'art du rythme et des motifs
Kit Boyd : l'art du rythme et des motifs
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Kit Boyd : l'art du rythme et des motifs

En cette période de fêtes, nous sommes heureux de publier une série de nouvelles éditions uniques réalisées par Kit Boyd, qui rendent hommage à ces personnes extraordinaires qui continuent d'exercer des métiers artisanaux dans le respect des traditions, ainsi qu'aux paysages remarquables de Grande-Bretagne.

Par Sophie Heatley | 03 déc. 2025

L’artiste Kit Boyd a récemment été mandaté par la maison d'édition britannique Penguin Publications pour créer quatre linogravures qui accompagneront le dernier roman historique du Dr James Fox, Craftland. Le livre emmène les lecteurs des îles Scilly aux Highlands écossais, à la recherche des derniers grands artisans britanniques. Hommage aux arts perdus et aux métiers en voie de disparition, le roman célèbre les hommes et femmes extraordinaires qui continuent à pratiquer des savoir-faire traditionnels. 

Kit Boyd a représenté un vannier de jonc sur la rivière Great Ouse, les deux derniers tonneliers d’Irlande du Nord, et un ouvrier de taillis au cœur d’une forêt des Chilterns. Il a aussi créé un portrait de Sarah Ready, photographiée ci-dessous, « une pêcheuse remarquable », déclare le Dr Fox, « qui a joué un rôle central dans la renaissance de l’art en danger critique du tissage de nasses en osier. »

Kit Boyd : un petit miracle de rythme et de motifs
À gauche : The Fisherwoman (Red Boat) par Kit Boyd (Somerset Satin 300 g, encre à relief à base d'huile Lawrences et médium transparent. Encre acrylique pour le bateau) | À droite : Kit Boyd présentant une version unique fraîchement imprimée de The Fisherwoman, désormais disponible chez Rise Art

Le Dr Fox a décrit le travail de Kit Boyd comme « un petit miracle de rythme et de motifs » – un sentiment que je partage, et qui guide une grande partie de notre discussion dans l’atelier de l’artiste au bord de la Tamise, à North Greenwich. Me voici face à un trésor d’estampes accrochées, encadrées, rangées dans des boîtes et empilées dans divers coins de son atelier. Des bibelots variés, des réserves de matériaux collectés et une bibliothèque de livres occupent les quatre murs, ponctués par deux bureaux, un classeur et, enfin, son noble destrier : la presse à graver. L’atelier ressemble à un paysage de Kit Boyd : abondant, tout à sa place, débordant de vie.

Kit Boyd: A Small Miracle of Rhythm and Pattern

Kit Boyd est connu pour ses linogravures et monotypes qui explorent notre relation au paysage et notre place dans la nature. Il suit les pas de Samuel Palmer et s’identifie aux figures néo-romantiques comme Paul Nash, Graham Sutherland et John Craxton. Là où les romantiques d’après-guerre cherchaient refuge face aux horreurs du conflit, les images de l’artiste offrent un répit face à un monde contemporain frénétique, où médias, technologie et infrastructures modernes inorganiques conspirent contre la quiétude et la contemplation.

Si son travail s’ancre fermement dans la tradition romantique, Boyd la réinvente à travers sa propre sensibilité quasi surréaliste. « Ce ne sont pas de simples représentations de paysage ; je capture l’esprit d’un lieu », explique-t-il. Ses scènes bucoliques, festins visuels pour ceux enclins à la paréidolie, semblent distinctement vivantes : une rivière devient la tête d’un corbeau, un arbre prend une présence vigilante, et un oiseau bascule vers quelque chose d’inquiétant et d’autre.

Kit Boyd: A Small Miracle of Rhythm and Pattern
The Secret Lane (A Blue Morning) par Kit Boyd (30 x 40 cm, 2025, encre à base d'huile pour gravure en creux, aquarelle, encre acrylique, papier, plaque de gravure en zinc)

Dans cet espace animé, Kit Boyd introduit souvent une petite silhouette humaine, marchant au loin ou s’attardant juste hors de portée, attirant doucement le spectateur dans ces terres étranges mais familières. L’effet est subtil mais immersif, comme si nous étions entrés dans la composition elle-même, accompagnés par une présence à la fois naturelle et consciente. Boyd ne dépeint pas simplement la nature ; il restaure notre intimité avec elle. Le résultat, cependant, n’est pas celui d’un calme simple ou d’une admiration passive. Dans son monde, la nature est charmante et troublante à parts égales, et nous, invités en son sein, ferions bien de respecter sa puissance.

Je demande à Kit Boyd s’il pense qu’il existe quelque chose que Samuel Palmer voyait dans le paysage britannique et avec quoi les spectateurs d’aujourd’hui peinent à se connecter. Il reconnaît qu’une déconnexion indéniable du monde naturel existe, exacerbée par la vie urbaine et l’expansion des infrastructures modernes. Bien que son travail ne parte pas d’une position ouvertement politique, un commentaire environnemental est indéniablement présent. Il parle fermement du rôle que l’art peut jouer dans la conservation et la protection des terres, citant à nouveau Palmer comme exemple. 

Kit Boyd : un petit miracle de rythme et de motifs

Malgré la proximité des routes principales, le paysage de la vallée de Darent qui a inspiré Palmer a été sauvé d’un projet d’autoroute à la fin du XXᵉ siècle. Aujourd’hui, le circuit de randonnée circulaire autour de Shoreham, dans le Kent, guide les visiteurs à travers la « Vallée de la Vision » immortalisée dans les peintures de Palmer. Pour Kit Boyd, cela représente un rappel puissant de la capacité de l’art non seulement à refléter le monde, mais à le changer.

Notre conversation se tourne inévitablement vers la montée de l’intelligence artificielle. Nous discutons de la propagation incontrôlée des réseaux sociaux et de la peur de consommer du contenu, réel ou faux, jusqu’à devenir insensibles à ce que le monde a vraiment à offrir. Je demande à Kit Boyd s’il pense que nous perdons notre capacité à vivre l’émerveillement. Il marque une pause avant d’offrir un hochement de tête pensif et ambigu. Kit Boyd croit que, bien que quelque chose ait été perdu, un changement commence à s’opérer. « Les gens recherchent l’authenticité, et une forme d’évasion plus lente et plus significative. Ils se déconnectent. » C’est peut-être pourquoi les collectionneurs sont si instinctivement attirés par son travail. Ses paysages nous rappellent qu’il reste de la magie dans le monde. Ils sont, comme le dit si parfaitement le Dr Fox, de petits miracles de rythme et de motifs.

Le travail de Kit Boyd possède une capacité rare à vraiment stimuler l’imagination, peuplé qu’il est de vastes champs de moutons, d’oiseaux mystérieux, de chemins anciens et errants, et de lunes montantes. La qualité narrative qui imprègne son portfolio le laisse ouvert à l’interprétation, une qualité renforcée par sa palette de couleurs changeante.

Kit Boyd: A Small Miracle of Rhythm and Pattern
Phases of the Moon (Autumn) par Kit Boyd (20 x 20 cm, 2023, encre de gravure Charbonnel, stylo acrylique, aquarelle, encre acrylique)

Kit Boyd aime colorier ses eaux-fortes à la main et produire des linogravures en éditions variables, permettant à de subtils changements de teinte et de ton de transformer l’atmosphère et l’humeur. Lorsque le dégradé est ajusté ne serait-ce que légèrement, une seule scène peut raconter une histoire totalement différente. Dans Phases of the Moon, de petites feuilles balayées par le vent et des pétales en forme de larmes qui hochent éclatent dans un spectacle animé de feuillage saisonnier. Les couleurs sont pures et audacieuses, mais conservent une certaine laine qui semble organique et intime, comme j’imagine que les poils fins bordant les tiges de fleurs pourraient se sentir.

Kit Boyd: A Small Miracle of Rhythm and Pattern
À gauche : The Dreamer (purple shirt) A/P par Kit Boyd | À droite : Cast Adrift (red boat) A/P par Kit Boyd (Satin Somerset 300gm, encres de relief, encre acrylique, 2021, 40 x 30 cm)

« C’est à propos de la mort ! » a déclaré un critique en voyant The Dreamer (2021), tandis que d’autres ont discerné des thèmes de solitude et de méditation. C’est un exploit remarquable qu’une image puisse susciter des lectures aussi divergentes, particulièrement lorsque le sujet semble si fermement ancré dans le monde reconnaissable. Son vocabulaire visuel porte assez de réalisme pour sembler familier, voire nostalgique, tout en conservant une particularité qui invite, sans aucun doute, à l’émerveillement.

Rise Art tient à remercier le Dr James Fox, auteur de Craftland (2025), pour avoir contribué le texte suivant sur le travail de Kit Boyd :

J’admire le travail de Kit Boyd depuis plus d’une décennie. Ses paysages discrètement romantiques rappellent le meilleur de l’art britannique, me faisant penser à mes héros Samuel Palmer et Paul Nash. Les estampes et peintures de Kit Boyd nous transportent dans un monde qui scintille de magie, où chaque chemin sinueux ou branche tordue semble chargé de conscience.

Plus tôt cette année, Kit Boy a créé quatre linogravures merveilleusement lyriques pour mon nouveau livre, Craftland, qui explore les métiers perdus et en danger de Grande-Bretagne. Il a représenté un vannier de jonc sur la rivière Great Ouse, les deux derniers tonneliers d’Irlande du Nord, et un ouvrier de taillis au cœur d’une forêt des Chilterns.

Kit Boyd: A Small Miracle of Rhythm and Pattern
The Fisherwoman par Kit Boyd (42 x 30 cm, 2025, Somerset Satin 300 g, encre à relief à base d'huile Lawrences et médium transparent. Encre acrylique pour bateau)

Cette image est un portrait de Sarah Ready, une pêcheuse remarquable du Devon qui a joué un rôle central dans la renaissance de l’art en danger critique du tissage de nasses en osier. Elle tisse ses propres casiers à crabes et à homards, dans le cadre d’un effort plus large pour modéliser une manière de pêcher plus durable. L’Œuvre de Kit Kit est un petit miracle de rythme et de motifs.

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