
Tout commence avec une option d’arts plastiques au lycée, où l’artiste Mia, Émilie Pannier de son vrai nom, acquiert les techniques du dessin et de la peinture. Elle poursuit sa lancée avec une Licence d’art qu’elle obtient à La Sorbonne. Inspirée par Marcel Duchamp, elle place l’artiste à un haut niveau et le définit comme « un avant-gardiste ».
Bonjour Emilie, quel plaisir de vous rencontrer ! Pour commencer, et si vous nous racontiez la naissance de ce style très urbain ?

Mon style urbain est né assez naturellement. J'ai toujours été attirée par le graphisme des villes et leurs lignes. J'ai commencé par un travail sur les poteaux électriques puis sur l'architecture des villes. J'ai ensuite rapproché mon plan, en prenant appui sur le cœur des villes elles-mêmes, ce qu'il s'y passe. Son esthétisme est riche, coloré, toujours en mouvement.
Une journée en atelier, ça ressemble à ?
Une séance de création est souvent assez longue. Cela débute par la recherche d'images, mais je peux également partir d'un personnage qui m'inspire par son attitude, ses mouvements, la direction de son corps. Son allure aussi, sa tenue, les plis et drapés des tissus qui l'habillent. Le décor a son importance. Parfois ce sont aussi simplement des tags que j'ai envie d'exploiter.

Je crée mon image sur Photoshop. Chaque détail a son importance ! C'est à ce moment que je crée ma scène, mon univers. C'est ensuite que je passe à l'étape suivante : la mise en peinture.
Les couleurs servent mon sujet, elles le construisent et le mettent en valeur. La lumière le fait vivre. Par la suite j'écris un texte, très court en général, comme des notes dans un carnet, un répertoire d'images peintes et écrites, un répertoire de notre époque.
Ces modèles, qui sont-ils ?
Mes modèles sont des des anonymes ou des amis. En réalité c'est surtout leur attitude qui importe, le mouvement, la démarche. Le jeu de lumière.




Qu'est-ce qui vous fascine autant dans la ville plus que nulle part ailleurs ?
Les paysages ont une dimension très picturale aussi. Pour l'instant je les regarde avec admiration. J'y viendrai peut-être plus tard ! L'architecture de la ville oriente le regard avec ses lignes de force et son graphisme est omniprésent. Pour le moment la matière est ici. Je m'intéresse en outre beaucoup à l’humain et aux jeux de lumière, qui sont évidemment très présents dans la ville.
Difficile de penser à Mia sans penser au Street Art. Quels sont les artistes du genre qui ont contribué au développement de votre style ?
J'aime toutes les formes de Street Art. Du petit tag apposé par hasard, sur une boîte aux lettres, un mur, une vitrine, et qui habille notre vision, jusqu'aux fresques magnifiques de Réso à Toulouse. Les graffs sur les murs sont les reflets de ce besoin d’art. C’est un petit répertoire, un témoignage de notre temps.
J'adore le travail de Gregory Watin ou Golsa Golchini, un savoureux mélange éclatant de contemporanéité. Le travail de la lumière et de la couleur me fascine, nombreux sont les grands maîtres qui ont fait des exploits sur le sujet.
Si vous deviez définir votre démarche en quelques mots ?

L'idée de "sublimer l'anecdotique", de revisiter les couleurs du quotidien. L’art est partout, suivant la manière dont on regarde les choses.