À la recherche d'un style
Fernando Botero a eu du mal à diffuser son Œuvre. Il ne gagne la reconnaissance de la presse et des musées qu'à partir de la fin des années 50. Il n'a en effet pas toujours peint les choses en gros !

Après ses études en 1952, Botero part pour l'Europe, où il étudie les plus grands artistes, notamment Velázquez et Goya. Il passe beaucoup de temps en Italie, où la Renaissance le fascine, et où il apprend l'art de la fresque et découvre des peintres tels que Uccello et Piero della Francesca.
Il retourne ensuite en Amérique centrale et s'installe au Mexique. C'est là, en 1957, qu'il peint le tableau Nature Morte à la mandoline, où il découvre pour la première fois la possibilité de dilater les formes. Cette toile est une de ses premières inspirées de l'art précolombien et populaire !
Volupté et monumentalité
Botero nous raconte ce moment charnière de sa carrière :
« J'avais toujours cherché à rendre le monumental dans mon œuvre. Un jour, après avoir énormément travaillé, j'ai pris un crayon au hasard et j'ai dessiné une mandoline aux formes très amples comme je le faisais toujours. Mais au moment de dessiner le trou au milieu de l'instrument, je l'ai fait beaucoup plus petit et, soudain la mandoline a pris des proportions d'une monumentalité extraordinaire. »
En 1958, l’artiste gagne le premier prix du Salon des Artistes Colombiens, ce qui lui permet de lancer sa carrière ! En effet, le style de Botero contient plusieurs éléments qui, combinés, donnent cet effet si particulier. Les personnages, tous voluptueux, « gros », possèdent néanmoins des traits à taille normale, voire plus petite.
C'est bien ce qu'explique Botero, avec l’anecdote du trou de la mandoline, dessiner beaucoup plus petit que ce que l'on attendrait pour des formes amples.

Troisième élément du style « Botero », l’expression parfaitement stoïque des personnages qui peuplent ses œuvres faites d’imagination ! Même dans les portraits, les visages n’expriment aucune émotion et demeurent imperturbables…
Quel que soit le sujet, ses personnages ont toujours le même physique grassouillet ! De plus, ses sujets sont vastes : prostitution, scène de fêtes, tauromachie, scènes religieuses…
Il s’est également fait connaitre grâce à ses reprises de tableaux de grands maitres. Il a d’ailleurs conservé les expressions originales, particulièrement lorsqu’il peint la Joconde.

C'est d'ailleurs ce tableau qui le fit remarquer aux États-Unis, lorsqu'elle fut achetée par le Museum of Modern Art à New York en 1961 ! Elle a ensuite été et reproduite dans le New York Times. La carrière du peintre et sculpteur colombien Botero était lancée…