Bonjour Nadine ! Merci de nous accorder cette interview. Comment tout a commencé ?
Mon enfance a été bercée par les lumières du vignoble familial, les grands espaces, les couleurs, les ombres et les formes créées par le relief. Nourrie par mes voyages, interpellée par les constructions architecturales, exposée à la création contemporaine, j’ai pris conscience très tôt de mon intérêt pour la lumière qui sera la clef de voûte de mon travail.

Je n’expose que rarement car je préserve mes forces pour travailler tous les jours dans mon atelier. Aujourd’hui, je vends mes œuvres en France et à l’étranger. Artiste ancrée dans mon époque, je me nourris de plusieurs influences : Paysages, Art Contemporain, Art Urbain, Mode, Design...
L’abstraction est votre empreinte et votre mode d’expression. Quelle est la motivation de ce choix pictural ?
Mon choix pour l’abstrait me permet de mettre au centre de ma démarche le spectateur qui va faire de sa perception son interprétation, plutôt que de l’enfermer dans ma propre compréhension du monde. La liberté de perception du spectateur est l’ADN de mon travail artistique.


J’utilise la couleur pour son reflet et son effet pour accrocher la lumière. Elle permet de jouer avec des signes ou des symboles (ce que l’on sait) et avec des émotions (ce que l’on ressent). C’est un lien et un point de repère entre ce que je vois et ce je ressens à travers mon histoire, mes racines culturelles, mes voyages et mon environnement présent. Je mobilise mon propre imaginaire et celui de l’observateur.
Ma démarche peut se résumer ainsi : l’artiste peint et le spectateur crée. Le passage incessant entre la technique et le non-dit aboutit à une contraction du réel ou une connexion intellectuelle et artistique. Cette dernière m’offre une place dans le monde actuel et passé, un équilibre donc, mais aussi une distance et une prise de conscience de mon histoire

Comment décririez-vous votre processus de création ? Quels en sont les enjeux qui vous guident, étape après étape, dans la réalisation d’une composition abstraite ?
L’objectif est de créer une abstraction où se mêlent les couleurs et le geste. Je réfléchis sur la perception et le mouvement par le choix des couleurs et des pigments spécifiques.
Je marie des écritures abstraites et figuratives. Les silhouettes sont des figurations libres. Elles peuvent représenter des personnes, des passants, celui qui regarde…Elles sont formées de traces de plusieurs couches de peinture comme une peau.




“L’artiste peint et le spectateur crée”. À quelles fins le spectateur s’approprie-t-il vos œuvres ?
J’invite le spectateur à prendre un rôle dans la création pour donner un sens à la composition. Je souhaite que l’observateur, témoin visuel assiste à un spectacle pour qu’il découvre à chaque regard des aspects différents et que l’œuvre finisse par l’envelopper.

Face à cette dernière seulement l’espace intérieur du spectateur se dévoile à lui. Tout dépend désormais de son imagination laissant libre son approche sensorielle. Je souhaite créer une révélation pour chaque spectateur.
Comment définiriez-vous votre quête artistique ?
La recherche de l’équilibre et la création du lien entre l’art, l'architecture contemporaine et l'art offert par la nature. Dans la peinture et dans l'architecture, l’équilibre est obtenu par le sens du propos et l’esthétisme, les formes et les couleurs.
Quant à la nature, l'équilibre se fait simplement. Rechercher la simplicité et le minimalisme pour comprendre comment l'équilibre offert par la nature est parfait.