Qu’y a-t-il de plus beau qu’une jolie fleur qui éclot sous la rosée du matin embaumant l’air ? Peu de choses assurément. Fascinés par la force de la nature et son éternelle capacité à créer, les artistes l’observent et la prennent comme modèle. Serpentez dans notre sélection d’œuvres sur papier où le dessin floral a toute sa place !
Les couleurs ravissent les yeux des artistes, qui représentent la plus petite fleur des champs (Albrecht Dürer, Huit études des fleurs des champs) à la belle et imposante fleur des jardins les plus coquets (Pierre-Joseph Redouté, Rosa gallica regalis) dans des styles bien différents.
Certains, comme Emile Gallé, artiste de l’Art nouveau, s’intéressent plus particulièrement aux formes de la fleur et exécuteront de nombreuses séries d’études à son sujet (Fleurs, modèle de carafe sans anse ; Branche de cerisiers en fleurs).
D’autres, comme André Derain (Fleurs), Paul Gauguin (Fleurs d’après Eugène Delacroix) et Marc Chagall (Le jardin en fleurs), préféreront se concentrer sur la couleur de la plante, en s’efforçant de rendre le plus réaliste possible les vivifiantes couleurs du végétal sur le papier. La fleur est étudiée et répertoriée par les botanistes qui établissent eux-mêmes, ou en faisant appel à des artistes (Pierre-Joseph Redouté et Conrad Gessner) pour réaliser un dessin floral.
La fleur est très longtemps (aux 17e – 18e siècles) représentée dans les natures mortes, en tant qu’incarnation de la vanité (l’idée étant que toute chose se fane…). Elle recouvre de couleurs les paysages des jardins français et anglais (Louis Nicolas de Lespinasse, Vue du Temple de l’Amour dans le jardin anglais du Petit Trianon) et plus largement les paysages effectués par les artistes dédiés à ce genre, tel Jean Pillement.
L’Art nouveau, mouvement artistique du 19e siècle, remet au goût du jour la nature et plus spécialement les formes végétales dans tous les types de productions artistiques (meuble, vaisselle, vase, luminaire, vitrail...).
Pensé comme un art total, les artistes de l’art nouveau s’inspirent des courbes des végétaux pour fabriquer des objets et immeubles qui se recouvrent de feuilles et de fleurs sculptées. Cependant, il n’a pas fallu attendre l’art nouveau pour trouver le végétal dans l’art pictural, mobilier et architectural.
De nombreux dessins d’architectes et peintres du 17e et 18e siècles montrent déjà un intérêt certain pour les formes délicates du monde végétal (Jean-Baptiste Oudry, Panneau décoratif peint pour Louis Fagon au château de Voré) et donnent la part belle au dessin floral.