"Passionnée par l’Expressionnisme Abstrait des années 40 et 50, j’aime me référer à la phrase de Franz Kline : « …une personne qui veut explorer la peinture se demande naturellement : comment être le plus expressif possible dans mon travail ? Ensuite les formes se développent ».
Elle traduit bien l’orientation de mon expression. Il est déterminant de désacraliser l’esthétisme pour se laisser glisser au plus intime. La peinture se suffit à elle-même… Peindre…PEINDRE…P.E.I.N.D.R.E. Chaque jour, pendant des heures…Passionnément ! Ma tête reste vide de pensées, elle se remplit de couleurs, de traits, d’apparitions, d’accidents…" - Francine Scrignac
Sur la toile, Francine Scrignac choisit d’en garder certains, en supprime d’autres ; des formes sont accentuées, d’autres, subtilement recouvertes, deviennent suggestions, ombres, devinettes. Elle explore sa propre voie de manière sincère et authentique. Elle souhaite ni représenter, ni transmettre, ni expliquer… Il ne s’agit pas de « faire beau » mais de s’émouvoir, de créer sans doute une possibilité d’échanger, de se rejoindre, le plaisir d’observer ce que l’on ne voit pas de prime abord…
En laissant au hasard et à la spontanéité une part dans l’initiative de son travail, comme une écriture automatique, Francine Scrignac révèle bien plus que si elle lançait une création mûrie, réfléchie. Proximité avec la nature, attention au monde, relation aux autres, tout ce qui éveille ses sensations, ses sentiments, influence ses réalisations.
Une seule crainte, sans s’en apercevoir, baisser la garde, se laisser insidieusement aller à une agréable facilité. Chaque toile doit être une prise de risques, des traits forts, des couleurs dont on attend pas la proximité ; pas de mollesse dans l’expression, de la volonté, des décisions, peut-être des erreurs à rechercher… Cependant aucune appréhension devant la toile blanche : luxuriance, abondance et liberté comme celle sans complexe d’un enfant.